Mensuel Shaarli
August, 2022
Le ginkgo, une histoireTout comme la welwitschia, le séquoia de Chine et le pin de Wollemi, le ginkgo appartient au groupe des gymnospermes, dont les graines sont souvent protégées dans des cônes, comme c’est le cas pour les sapins et les épicéas. Les gymnospermes, à la différence des sophoras ou des catalpas par exemple, ne sont donc pas des plantes à fleurs (appelées, elles, angiospermes).
La diversité des gymnospermes a été maximale au Mésozoïque (-250 à -66 millions d’années) avant de fortement régresser. Il n’en subsiste aujourd’hui que mille espèces environ, surtout répandues dans les régions boréales et montagneuses.
Certaines lignées de gymnospermes ne sont plus représentées que par une seule ou quelques espèces, souvent considérées comme « reliques » de ces groupes anciens. Le Ginkgo biloba, arbre vénérable rescapé de l’ère primaire, fait partie de ces « espèces reliques ».
Comment reconnaître le ginkgo ?
Le ginkgo (Ginkgo biloba L.) est l’unique représentant actuel de la famille des Ginkgoaceae et de l’ordre des Ginkgoales. Il se reconnaît très facilement à ses feuilles en éventail qui sont souvent bilobées, ce qui a donné son nom à l’espèce, biloba. À l’automne, son feuillage caduc prend une teinte jaune d’or de toute beauté avant de tomber. C’est un arbre de belle allure, à port très caractéristique, pouvant atteindre 30 à 40 m de hauteur en France. qui a commencé il y a 200 millions d’années
Comment les arbres sont apparus sur Terre ?
30 novembre 2021
Les arbres sont apparus plusieurs fois indépendamment au cours de l’évolution. Et il n’y a pas une espèce d’arbre qui soit l’ancêtre de toutes les autres.
L’apparition et la diversification des arbres sur Terre sont le résultat d’une longue évolution. Il y a plus d’un milliard d’années, les premiers végétaux étaient sans doute des algues vertes minuscules qui peuplaient l’océan. C’est à partir de ces algues que d’autres végétaux, de petites plantes proches des mousses, ont colonisé la terre ferme il y a 500 millions d’années. Puis d’autres plantes terrestres se sont diversifiées, parmi lesquelles les fougères et plantes à graines.
Parmi cette multitude de plantes, de nombreuses espèces sont des arbres, d’autres sont des herbes, des lianes, des plantes aquatiques, etc. Mais que désigne-t-on par arbre ? Pour certains botanistes, les arbres doivent avoir un tronc qui résulte d’une croissance en épaisseur continue, conduisant à la formation de bois. Pour d’autres botanistes, comme le spécialiste des arbres Francis Hallé, les arbres sont toutes les « grandes » plantes, à longue durée de vie, avec un tronc à croissance verticale même sans former de bois (ce qui inclut donc les fougères arborescentes, palmiers, bananiers et dragonniers).
Peut-on dire que toutes les espèces d’arbres sont apparues à partir d’une seule espèce d’arbre ancestrale ? Répondre à cette question demande de reconstituer les liens de parenté entre les espèces d’arbres. Le résultat de cette démarche comparative des espèces aboutit à une conclusion claire, indépendamment de l’une ou l’autre définition de l’arbre : les espèces d’arbres appartiennent à des familles botaniques diverses et éloignées dans lesquelles on trouve souvent à la fois des arbres et d’autres formes comme des herbes par exemple.
Cela signifie que les espèces d’arbres ne sont pas plus étroitement apparentées entre elles qu’elles ne le sont d’autres formes de vie végétales (comme les herbes). En d’autres termes, les arbres sont apparus plusieurs fois indépendamment au cours de l’évolution, et il n’y a finalement pas une espèce d’arbre qui soit l’ancêtre de toutes les autres.
Si les arbres ont été inventés plusieurs fois au cours de l’évolution, c’est que la hauteur procure de formidables avantages. Comme les plantes ont besoin de lumière pour réaliser la photosynthèse et se développer, se hisser au-dessus des autres est une stratégie évolutive très efficace ! L’élévation des plantes permet aussi de propager les organes de dispersion (spores ou graines) sur de plus grandes distances. Ainsi, toute une diversité de plantes a évolué avec certaines formes arborescentes apparues il y a un peu moins de 400 millions d’années.
Ces arbres des périodes très anciennes sont connus grâce aux fossiles que l’on peut trouver dans les roches qui se sont formées au moment de la vie de ces arbres ou peu après. Il existe même des forêts pétrifiées (c’est-à-dire transformées en pierre) avec des milliers de troncs d’arbres. Le site le plus connu est celui du Parc national de la Forêt pétrifiée en Arizona, inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Ces pratiques persistent au Moyen-âge. Et, même si l’élite découvre l’usage du linge de lin voire de velours… la majeure partie de la population préfère encore utiliser ses doigts ou ses vêtements. Hmmmmm.
À la cour du roi, on se torche avec… son courrier. Les archéologues qui ont fouillé les sous-sols du Louvres, à Paris, ont ainsi découvert d’anciennes latrines jonchées de lettres portant le cachet des plus grands personnages de l’Etat au XVIIIe siècle.
Pendant ce temps, dans les pays musulmans, la tradition veut que l’on se lave le fondement à l’eau (la version moderne est un tuyau d’eau branché sur le WC) avec la main gauche : la droite servant exclusivement à se nourrir.
En Occident, le PQ devient un truc chic autour de 1850 quand l’américain Joseph Cayette fonde la société Cayetty’s Medicated paper. Un luxe qui mettra un siècle à s’imposer, la population préférant recycler ses journaux – la fameuse PQR 😂 – et, surtout, les catalogues de vente par correspondance. Voici d’ailleurs un excellent tuto du Journal Minimal pour réutiliser vos journaux usagés !
Ce n’est qu’à partir des années 60 que l’Europe utilise largement le papier toilette : à l’époque, un Européen en utilisait 500 g par an. Aujourd’hui, c’est plus de 13 kg, soit 100 rouleaux par an et par habitant ! Une industrie qui pèse 786 millions d’euros par an, selon les chiffres du Group’Hygiène… et qui détruit plus de 27 000 arbres dans le monde chaque jour, comme le révèle une enquête de la WWF.
Heureusement que moins de la moitié de la population mondiale utilise du papier-toilette, à l’instar des pays musulmans ou du Japon qui usent du jet d’eau. Une invention française du XVIIIe siècle… reconnue par les médecins comme la méthode la plus hygiénique entre toutes.
Pour aller plus loin, on vous recommande la lecture du livre de Georges Vigarello, Le propre et le sale : l’hygiène du corps depuis le Moyen Âge (Ed. du Seuil, 1987).
Maintenant que vous êtes érudits, vous êtes certainement prêts à abandonner votre (trop) cher PQ et à le remplacer par une méthode saine et écolo !
5 alternatives au papier-toilette passées au crible
1-Les lingettes nettoyantes jetables : fecal error
Nous parlons ici des lingettes industrielles type “lingettes pour bébé”. Dix fois plus doux et agréables qu’un PQ sec… mais surtout 100 fois pires pour votre corps et l’environnement.
2-Les washlets japonaises : du rêve au cauchemar
C’est le rêve éveillé du touriste occidental au Japon. D’abord étonné par ce petit tuyau qui lui lustre l’anus d’un doux jet d’eau tiède, il tombe vite accro à cette invention suisse des années 50. Un bijou de technologie… totalement contraire à tout principe de vie autonome et durable.
3-Le tissu : malin, mais compliqué
C’est LA tendance écolo de la fin des années 2010 : le rouleau de rectangles de TQ (tissu-cul) lavable, souvent fait maison à partir de vieux t-shirts en coton. Pas un youtubeur-zéro-déchet qui n’ait publié une vidéo pour en vanter les mérites. Oui, mais…
9 sur 10 l’avouent (en fin de vidéo, évidemment) : ils n’ont utilisé ces petits carrés magiques que pour la petite commission. Exemple : cette blogueuse québécoise (qui parle ici, de “n°1”).
UNE SEMAINE de papier de toilette lavable | Mon expérience | Vivre Avec Moins
D’autres, plus rares, utilisent aussi cette solution pour la grosse commission. Avec la contrainte de devoir stocker, puis laver les tissus sales, soit immédiatement après son passage au toilettes, soit en machine à très haute température.
Une option pratiquement impossible à mettre en œuvre en situation d’autonomie, puisqu’elle exige une grande consommation d’eau et d’énergie (pour la chauffer). Au-delà des problèmes d’hygiène que cela pourrait susciter (en cas de maladie bactérienne), on a surtout une pensée pour ceux qui feront la lessive et devront manipuler les tissus souillés. Joie. Bonheur.
4-Bidet ou douchette annale : la fausse bonne idée
Croisé sur Facebook, Juan me décrit : “je colle la douchette sur mon dos en direction de mes fesses et j’active la gâchette qui envoie le jet d’eau qui nettoie mon anus. Puis je m’essuie la raie avec une serviette. C’est magnifique, simple, merveilleux. J’ai un cul toujours propre, je ne m’irrite plus la peau de l’anus…” Tous les témoignages obtenus par nos enquêteurs sont du même acabit.
Ce n’est effectivement pas pour rien que 7 humains sur 10 (notamment dans les pays asiatiques et arabes), se nettoient le derche à l’eau, grâce à une petite douchette raccordée au WC.
De plus, la méthode paraît plus écologique que le PQ puisque, selon le très sérieux magazine Gizmodo, le débit d’un bidet standard serait de 0,5 litres d’eau par minute, contre plus de 287 litres pour fabriquer un rouleau de papier toilette…
Cependant – une fois de plus – dans une perspective autonomiste, cette technique est aussi peu tenable que les washlets japonaises dont nous parlions plus haut. D’ailleurs, contrairement à la méthode nippone qui “cible” l’anus, la douchette disperse des micro-gouttelettes de matière fécale dans l’air et avec elle des bactéries.
Le bidet vaudrait-il mieux que la douchette ? Vaste question.
Disons que, dans sa version bidet “à la papa” ou douchette“2.0”, le rinçage à l’eau “sans jet” reste quand même une cause de gaspillage d’eau potable. En effet, pas question de se rincer les muqueuses génitales et annales à l’eau croupie ! Vous n’êtes pas d’accord ?
5-PQ végétal : et si on s’essuyait au naturel ?
Durant la majeure partie du Moyen-âge, l’Europe s’est essuyée à la feuille de marronnier. Du côté des Etats-Unis, le Cowboy Toilet Paper était constitué de feuilles de Grande Molène (Verbascum thapsus)… auquel les bûcherons préféraient la grande feuille d’Aster macrophyllus (ou Astrée) . Quant à l’Afrique, elle privilégia longtemps la feuille souple du Coleus forskohlii (Plectranthus barbatus). En France, on a longtemps utilisé les feuilles d’acanthe, de bouillon blanc, de bardane, le douveteux, le rumex (résistant et bien large).
Le reco du chasseur-cueilleur : privilégiez les feuilles d’arbres, mieux protégées des déjéctions des animaux sauvages qui transmettent parfois des maladies.
Les balbutiements
Jusqu'au XVIIIème siècle il n'existait aucun système de mesure unifié. Malgré les tentatives de Charlemagne et de nombreux rois après lui, visant à réduire le nombre de mesures existantes, la France comptait parmi les pays les plus inventifs et les plus chaotiques dans ce domaine. En 1795, il existait en France plus de sept cents unités de mesure différentes.
Nombre d'entre elles étaient empruntées à la morphologie humaine. Leur nom en conservait fréquemment le souvenir : le doigt, la palme, le pied, la coudée, le pas, la brasse, ou encore la toise, dont le nom latin tensa - de brachia - désigne l'étendue des bras. Ces unités de mesures n'étaient pas fixes : elles variaient d'une ville à l'autre, d'une corporation à l'autre, mais aussi selon la nature de l'objet mesuré. Ainsi, par exemple, la superficie des planchers s'exprimait en pieds carrés et celle des tapis en aunes carrées.
Les mesures de volume et celles de longueur n'avaient aucun lien entre elles. Pour chaque unité de mesure les multiples et sous multiples s'échelonnaient de façon aléatoire, ce qui rendait tout calcul extrêmement laborieux. Pour comprendre les difficultés qu'entraînaient de tels systèmes, il convient de considérer le mode actuel de la mesure du temps, survivance de l'ancien système de subdivisions. Dans ce système, tout calcul implique une conversion préalable.
Source d'erreurs et de fraudes lors des transactions commerciales, cette situation portait aussi préjudice au développement des sciences. A mesure que l'industrie et le commerce prenaient de l'ampleur, la nécessité d'une harmonisation se faisait de plus en plus pressante.
Une mesure universelle : le mètre
Politiques et scientifiques, vont tenter de réformer cet état de fait. Leur idée est d'assurer l'invariabilité des mesures en les rapportant à un étalon emprunté à un phénomène naturel, un étalon universel qui, ainsi que Condorcet le rêvait déjà en 1775, ne serait fondé sur aucune vanité nationale, permettant l'adhésion de toutes les nations étrangères.
Le climat de réforme qui suivit les événements révolutionnaires permit de précipiter le choix d'un étalon. Les cahiers de doléance réclamaient cette mesure universelle pour s'affranchir de l'arbitraire des unités de mesure seigneuriales.
Le 16 février 1791, sur la proposition Du Chevalier JC de Borda - l'inventeur du pendule et du "cercle répétiteur" qui portent son nom - une commission chargée de fixer la base de l'unité des mesures est constituée. La commission, composée de Borda, Condorcet, Laplace, Lagrange et Monge doit opérer son choix entre trois références possibles : la longueur du pendule simple à secondes à la latitude de 45°, la longueur du quart du cercle de l'équateur, ou enfin la longueur du quart du méridien terrestre.
Alors que le pendule battant la seconde présentait l'inconvénient de faire intervenir des durées, et de varier selon les points du globe (la longueur du pendule aurait du être corrigée en fonction de l'intensité de la pesanteur), le méridien apparaissait comme la solution la plus simple à calculer et la plus universelle.
Le 26 mars 1791 naissait le mètre, dont la longueur était établie comme égale à la dix millionième partie du quart du méridien* terrestre. Le mètre concrétisait l'idée d'une " unité qui dans sa détermination, ne renfermait rien ni d'arbitraire ni de particulier à la situation d'aucun peuple sur le globe ".
Mais il restait encore à établir la longueur exacte du méridien, ce qui donna lieu à une véritable épopée pour les géodésiens chargés de cette mission, Pierre-François MECHAIN (1744-1804) et Jean-Baptiste DELAMBRE (1749-1822).
A eux seuls, ces deux hommes vont se charger des opérations de triangulation qui lieront leur nom pour la postérité à cette nouvelle mesure du méridien. Ces travaux prirent près de sept ans et les conduisirent de Dunkerque à Barcelone.
C’est en utilisant le système de la triangulation que les scientifiques du 18e siècle sont parvenus à déterminer une longueur d'un quart de méridien, dont la dix millionième partie donne la valeur du mètre.
Voir la Méridienne de Delambre et Méchain entre Dunkerque et Barcelone
- A l’époque de la définition telle qu’elle a été définie et inscrite, on considérait la définition du méridien comme celle de l’astronomie : un méridien était un cercle complet. Donc pour la terre autour de 40 000 km, le 10 millionième du quart du méridien correspond à 1 m. A ne pas confondre avec la définition du méridien géographique qui a été établi après la première définition du mètre et qui est défini comme un demi-cercle, donc 20 000 km pour la terre.