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Estonie, n° 1 du numérique
par Jean Pelletier
Nous sommes à un moment de notre histoire où tout nous questionne sur le développement (trop) rapide du numérique. Il se propage à toutes les couches de notre société. Beaucoup de dossiers restent encore en suspens. N’allons-nous pas trop vite ? Qu’en est-il de la protection et la sécurité de nos données ? Notre vie privée n’est-elle pas en train de nous échapper ? Que faire pour ceux que l’âge ou le handicap éloignent du numérique. Ne faudrait-il pas jeter un coup d’œil attentif à l’un de nos voisins, qualifié d’excellent élève du numérique ?
À l’heure de toutes ces interrogations, l’Estonie (qui n’a pris son indépendance qu’en 1991 et a adhéré à l’Union européenne en 2004) fait figure de modèle mondial en matière de numérique. Elle a été classée « société numérique la plus avancée au monde » par le magazine Wired (magazine américain spécialisé dans les nouvelles technologies). L’Estonie se révèle une précieuse source d’inspiration, particulièrement pour sa gouvernance au service des innovations.
Une société du tout numérique
Selon un autre magazine américain, Freedom House, en misant sur la citoyenneté numérique, l’entreprise virtuelle et l’éducation innovante, l’Estonie a acquis la réputation d’être un des pays les plus libres via son économie, sa presse et Internet. Certes, on peut toujours relativiser en disant qu’il s’agit d’un État minuscule de 1,3 million d’habitants. Mais sa réactivité à l’essor des technologies de l’information et l’arrivée d’Internet est extraordinaire. Le gouvernement estonien entreprend alors sa stratégie dite du « Bond du Tigre » au milieu des années 1990 en prenant appui sur un déploiement systématique des infrastructures informatiques. Le souvenir des années soviétiques empreintes de terribles lourdeurs administratives a été le catalyseur de ces réformes.
Très vite, le digital règne en maitre dans tout le pays et fait partie intégrante de sa population au quotidien dans tous les domaines publics comme privés. Qu’il s’agisse de payer ses impôts, de créer son entreprise, d’aller chercher ses médicaments, d’assurer le suivi scolaire de ses enfants… Les différents gouvernements qui se sont succédé ont vite compris l’enjeu que représentait le tout numérique pour occuper une bonne place dans le concert de nations. Le Premier ministre en estime l’impact à l’équivalent d’une économie de 2 % de PIB par an. La digitalisation de l’ensemble de l’administration correspond à une économie de papier, que nous pouvons envier, correspondant à la hauteur de plusieurs tours Eiffel.
La carte d’identité numérique a été adoptée par 98 % des Estoniens (2001). Elle est le sésame pour toutes les actions qu’ils souhaitent entreprendre :
voter en ligne, bien sûr (2005) ;
accéder aux transports en commun ;
payer leurs impôts ;
communiquer avec les écoles de leurs enfants ;
demander une subvention ;
gérer leur santé (ordonnances médicales dématérialisées) ;
1500 services sont en ligne.
Résultat garanti : moins de paperasseries, moins de bureaucratie, gain de temps.
En termes de participation des citoyens à l’action du gouvernement, il est un autre exemple : Rahvaalgatus.ee, le portail estonien d’initiative citoyenne lancé en 2016. Le peuple a ainsi la possibilité d’exprimer des propositions collectives et surtout de les soumettre au parlement… Sur une quinzaine de propositions de lois adressées par ce canal, trois ont été votées par le parlement.
Le numérique, booster de l’économie
e-Estonie, n° 1 du numérique 2Mais l’Estonie est allée encore plus loin, en créant le statut d’e-résidents (33 000 personnes) en 2014. Celui-ci est accessible à tous les étrangers. De l’autre bout de la planète, vous pouvez tranquillement créer votre propre entreprise en Estonie, la gérer et bien sûr de bénéficier de la fiscalité avantageuse du pays. Plusieurs milliers d’entreprises ont vu le jour en quelques années. Le Brexit a précipité ainsi plusieurs milliers d’entreprises britanniques vers cette solution pour rester dans le marché européen (howtostayin.eu).
Cet environnement particulièrement facilitant aux entreprises numériques hisse l’Estonie au rang de nation possédant le plus grand nombre de startups rapporté à sa population.
L’économie estonienne compte à ce jour pas moins de 8 licornes :
Skype (2005)
Taxify Bolt (2018)
Playtech (2007)
TransferWise (2015)
Pipedrive (2020)
Zego (2021)
Veriff
Enfin, la mise en œuvre du programme e-Estonia, soit une simplification réelle des démarches administratives, place l’Estonie au rang de la société digitale la plus progressive au monde.
« La petite république » qui a intégré en 2004 l’Union européenne peut s’enorgueillir d’une croissance des plus rapide de la communauté.
Du coup, ses habitants bénéficient d’une couverture de soins universelle, d’une éducation gratuite et réputée. Dans le domaine culturel, elle n’a rien à envier à la France, elle a de nombreux musées, médiathèques, théâtres. Elle a le plus grand répertoire de chansons par habitant au monde.
Elle est réputée pour son affirmation des libertés civiles, de la liberté de sa presse (selon RSF, elle est classée quatorzième dans le monde en 2020) et d’une école citoyenne classée parmi les premières d’Europe.
Tartu – capitale culturelle et intellectuelle de l’Estonie – La fontaine des amoureux
Forte de ses acquis, l’Estonie exporte son modèle dans de nombreux pays africains. C’est un continent en pleine croissance. Les dirigeants africains ont compris que le numérique était un point d’appui efficace pour leur économie, créateur d’emploi, en particulier pour la jeunesse.
L’Estonie occupait il y a une quinzaine d’années la même situation. Sa réussite exemplaire est donc un parfait sésame pour ouvrir les portes du marché africain.
La cybersécurité est de fait au centre des préoccupations des dirigeants estoniens. Ce petit pays, il y a peu encore sous influence soviétique, a connu en 2007 une cyberattaque massive qui a perturbé pendant plusieurs semaines le fonctionnement de toutes les institutions : banques, médias, administrations…
Rejoignant les préoccupations de l’OTAN en la matière, cette dernière a ouvert son centre de cybersécurité en Estonie. Le gouvernement estonien, aux fins d’éviter toutes mêmes mésaventures d’attaques par des cyberterroristes, a mis en place au Luxembourg l’équivalent d’une e-ambassade. C’est-à-dire un datacenter qui stocke la totalité des données du pays (documents d’identité, législation, impôts, retraites…). Cet ensemble bénéficie du coup des mêmes principes d’extraterritorialité qu’une ambassade classique.
Ce sujet est d’actualité, car si une invasion terrestre survenait en Estonie, un gouvernement en exil pourrait poursuivre sa gouvernance grâce à ce formidable Back-up.
Hack the crisis
Estonie
Les Estoniens encore à la pointe de la lutte pour la démocratie (Photo prise à Tallinn en juillet 2015)
Face à la pandémie actuelle, c’est encore une fois en prenant appui sur ses ressources numériques que le gouvernement estonien a fait face. Au plus haut de la crise, ce dernier lance l’idée d’un hackathon, « Hack the crisis », qui se déroulera en ligne.
Prenant appui sur la plateforme d’innovation créée par le ministère des Affaires économiques, Accelerate Estonia, et une startup spécialisée dans l’organisation d’hackathons, Garage48, l’opération est lancée.
Chaque participant est incité à mettre en avant une idée permettant de répondre aux enjeux sanitaires que pose l’épidémie et de la partager ainsi avec la communauté.
C’est un jury d’experts, privés et publics, qui choisit parmi les meilleures idées cinq lauréats. Ceux-ci sont dotés de 5 000 euros pour amorcer la réalisation de leur projet.
Dans la foulée de l’évènement, des fonds d’investissements viennent soutenir l’opération, en abondant certains des projets retenus.
1000 participants s’inscrivent en 48 heures, qui déboucheront sur une trentaine de projets.
Au final ce sont quatre de ces initiatives proposées au concours qui ont été mises en œuvre en Estonie.
Citons l’exemple de Zelos, qui a créé une plateforme intitulée Covid-help, elle met en contact les personnes âgées qui ont besoin d’une aide particulière avec un ou une volontaire. Ainsi, le système gère l’inventaire des demandes exprimées en ligne et planifie le travail des volontaires. Ce sont plus de 2000 volontaires qui se sont inscrits.
On peut ainsi explorer à l’infini la richesse et le potentiel d’innovation technologique que ce petit pays a su mettre en mouvement.
Cachet is software that improves downtime.
The privacy-first messaging app
that works with or without internet access, cellular data or trust in the network
Qu’est-ce que le Lifi ?
La technologie LiFi appartient à la famille des VLC (Visible Light Communication). Il s’agit d’un réseau optique sans fil qui utilise des LED pour transmettre des données. L’information est codée à travers la fluctuation d’un signal lumineux émis par une LED. Les informations communicantes sont très rapides et ne sont pas détectées par l’œil humain (la vitesse de transmission est de l’ordre du MHz).
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Comment fonctionne le Lifi ?
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Le modem ou routeur lifi envoie à l’émetteur un signal via un câble PoE.
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La LED reçoit ce signal et fluctue à une vitesse non perceptible par l’œil humain.
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Une clé Lifi décode le signal lumineux en signal électrique et le transmet à un ordinateur
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L’ordinateur décode le signal en une information compréhensible par l’homme.
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Le rôle des émetteurs Lifi
Les LED émettent le signal. Elles sont connectées à un serveur qui se charge de transmettre l’information sous forme d’un signal électrique traduit en signal lumineux par la LED. L’émetteur peut s'intégrer dans un réseau internet haut-débit via un câble Ethernet RJ45 avec capacité PoE.
Les LEDS bleues sont celles permettant le plus haut débit. Néanmoins, elles sont souvent combinées au phosphore afin de rendre la lumière blanche. Cette opération diminue la capacité de l’émetteur, cependant cette technologie est peu onéreuse.
Autre type d’émetteur utilisable : les triplets RVB (rouge vert et bleu). Cette technologie est plus chère que la précédente du fait de l’utilisation de trois LED mais elle présente l’avantage d’avoir une bande passante beaucoup plus large.
Il est possible également avec les triplets RVB de faire du multiplexage. Il s’agit d’une technique permettant d’envoyer plusieurs informations en même temps sur des fréquences différentes, sur un même canal. Ici, l’information que l’on souhaite récupérer est ensuite filtrée afin de ne recevoir que le message voulu.
- Le rôle des récepteurs Lifi
Les récepteurs utilisés sont des photodiode (photo-détecteurs). Ces composants électroniques permettent de capter la lumière et de transformer l’information lumineuse en information électrique.
Quelles sont les applications du Lifi ?
Application unidirectionnelle
Dans une configuration unidirectionnelle, le LiFi va en continu, émettre une information qui sera reçu par un device. Auquel cas, son application peut être :
La géolocalisation
La mise à disposition d’informations (médiation culturelle, fiche technique d’un équipement etc…)
Cette solution se substitue au QR code et est peu onéreuse.
Application bidirectionnelle
Dans une configuration bi-directionnelle, la LED communique avec un device qui lui émet des informations/requêtes sous forme de signal infrarouge (spectre lumineux non visible). Cette application permet notamment la navigation sur internet.
- Bientôt du Lifi dans les smartphones ?
En miniaturisant le LiFi dans une simple puce, l'entreprise française Oledcomm rend possible l’intégration de la technologie LiFi dans les smartphones, tablettes et objets connectés. Les premiers smartphones l’embarquant pourraient arriver sur le marché en 2023.
Quels sont les avantages du Lifi ?
Une capacité de débit importante de l’ordre de plusieurs Gbit/s en laboratoire
Une technologie non invasive qui ne diffuse pas d’onde électromagnétique. Elle assure donc de rester en dessous des recommandations de l’OMS. En outre l’absence d’onde électromagnétique est compatible avec les besoins des hôpitaux.
La sécurisation des données. La communication ne se fait que dans le cône de lumière envoyé par le luminaire. Le piratage à distance par les ondes n'est pas possible.
Une diffusion de l’information avec 50% moins d’énergie électrique que le wifi pour une durée de vie moyenne de la source de 50 000h
Possibilité de distribuer internet avec via une source lumineuse (technologie PoE)
Géolocalisation précise à 10cm près si l’utilisateur est situé en dessous de la source lumineuse en indoor ou outdoor
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Pour se développer, la technologie peut compter sur :
Des structures déjà existantes comme l’éclairage public
L’interdiction des lampes incandescente d’ici 2020 favorisant le développement des LED
Une grande surface d’usage et d’implantation (partout où il est possible d’implanter des LED)
Le développement de l’IoT
Le développement des Smart City
Un spectre radio déjà surchargé
Le déploiement de la 5G
Le durcissement de la législation concernant les ondes (loi Abeille, janvier 2017) -
Quelles sont les faiblesses du Lifi ?
Néanmoins le LiFi possèdent certaines limites :
Son coût d’utilisation si la structure souhaitant y recourir n’est pas équipée de dispositif LED en amont et de câblage Ethernet,
Un débit optimal avec Lumière LED bleue, or celle-ci est complétée par du phosphore pour donner la lumière blanche qui nous éclaire (dégradant de manière significative les performances du débit),
La nécessité de créer un référentiel recensant l’ensemble des points lumineux pour géolocaliser, qui est une tâche fastidieuse,
Une portée du signal qui se limite à l’angle couvert par la LED et qui n’excède pas 10 mètres,
Son incapacité à traverser les milieux opaques,
La forte nécessité d’un dongle en raison d’un faible taux d’équipement compatible.
- Comparaison : Lifi vs Wifi ?
Le principal frein au recours du LiFi par rapport au WiFi réside dans sa portée. Pour équiper un grand espace d’une couverture internet, de nombreux points LiFi sont nécessaires alors qu’une seule borne WiFi peut convenir. Le coût du LiFi peut donc rapidement devenir supérieur à celui de l’équipement WiFi. En outre l’incapacité du LiFi à traverser les milieux opaques peut vite devenir un frein.
LiFi WiFi
Spectre Lumière visible Radio
Standard IEEE 802.15.7 IEEE 802.11
Portée lumière (<10m) onde radio (< 300)
Stoppée par un milieu opaque Traverse les milieux opaques
Besoin énergie Faible Elevée
Coût Faible Elevé
Bande passante Illimitée Limitée
- Comment le LIFI a-t-il été inventé ?
Les ondes radioélectriques ne sont qu’une partie du spectre qui peut transporter nos données. Et si nous pouvions utiliser d’autres ondes pour surfer sur Internet ?
Le physicien allemand, Harald Haas, a mis au point une solution qu’il appelle «données à travers l’éclairage » en envoyant des données à travers une ampoule LED qui varie en intensité plus vite que l’œil humain. C’est la même idée que la télécommande à infrarouge, mais beaucoup plus puissante. Cette technologie consiste à insérer un microchip dans la lampe LED connectée à une source de transmission de collecte amont (soit fibre optique, CPL ou DSL …).
Harald Haas veut transmettre des données sans fil depuis chaque ampoule électrique : « Cleaner, greener, bright … »
Présentation à la conférence TED d’aout 2011 par Harald Haas (pioneer behind a new type of light bulb that can communicate as well as illuminate – access the Internet using light instead of radio waves) – vidéo de la première présentation mondiale de la technologie LIFI en Aout 2011.
Présentation de la société pureVLC
Site de la startup Française OLEDCOMM née du labo d’ingénieurs de l’université de Versailles Saint-Quentin, qui produit entre autre des appareils Li-Fi / VLC de géolocalisation intérieure avec le support de Philips.
Haas dit que son invention, qu’il appelle « D-Light », peut produire des débits de données supérieurs à 10 mégabits par seconde (plusieurs pilotes fonctionnent à 150 Mbit/s). Il imagine un avenir où les données pour les ordinateurs portables, les smartphones et les tablettes sont transmises par la lumière dans une pièce. Et de la sécurité serait renforcée, si vous ne pouvez pas voir la lumière, vous ne pouvez pas accéder aux données.Une multitude d’applications sont possibles pour cette technologie, depuis l’accès public à Internet par le biais de lampadaires aux voitures qui communiquent par leurs phares. Le LIFI pourrait faciliter les transmissions des données sans fil à travers le spectre du visible en apaisant les craintes de certains usagers vis à vis des ondes électromagnétiques.
- Le LIFI : une technologie au service de la Smart City ?
Dans une vision exploratoire de la Smart City, le LIFI pourrait être utilisé dans certains zones par l’éclairage public urbain, les transports publics (métro, trains, avions …) mais aussi les environnements médicaux ou industriels où les communications wireless radio sont perturbées et/ou dangereuses.
Des atouts, mais aussi des inconvénients :
– Paradoxe si LIFI est économe en énergie car utilise l’éclairage et ne consomme que très peu d‘énergie supplémentaire => il ne fonctionne que si la lumière est allumée, même faiblement, mais doit être allumée… ce qui limite l’usage dans des espaces publics !
– Le LIFI a un potentiel de transmission théorique très supérieur (x10 000) au sans fil radio : valorise le spectre de Lumière versus le spectre électromagnétique Radio : Le spectre de la lumière visible est 10 000 fois supérieures au spectre des ondes radios par la Technologie « LED / SIM OFDM » de transmission de données.
– Le LIFI est mono-directionnel (on ne peut que recevoir et pas émettre vers le capteur LIFI) l’interactivité est donc impossible sauf en le couplant avec une autre technologie (ex CPL, WIFI….) ce qui limite son développement : Un peu a l’instar des premières technologies satellitaires (désormais bidirectionnelles) les terminaux ou objets connectés des usagers ne peuvent pas émettre. Il interdit donc toutes applications transactionnelles ou qui nécessitent d’envoyer des flux vers le réseaux (envoi d’email, connexion type VOIP, messagerie instantanée, connexion à un domaine professionnel ou personnel …).
Les usages du LiFi sont, du coup, limités à la diffusion pure de signal quand aucune remontée n’est nécessaire. Par exemple la géolocalisation à l’intérieur d’un bâtiment ou pour des services de type broadcast (téléchargement d’applications, de documents, de contenus médias, visualiser des flux vidéo HD …) en « poussant » des contenus vers une tablette, un smartphone … dans toutes les pièces de la maison, dans les chambres d’hôtels, dans un lieu professionnel, dans un espace commercial, pour l’accueil d’un service public ou lors de la visite d’une exposition.
– Le LIFI offre un niveau de sécurité original et supérieur : le flux de données n ‘est accessible que dans le « faisceaux direct » de lumière a la différence des ondes radios qui circulent de façon moins contrôlables
– Le LIFI n’est qu’une technologie des derniers mètres : Il nécessite de déployer un réseau de collecte derrière les « lampes LED », c’est une énorme infrastructure de collecte à établir. Plusieurs pistes pourraient coupler CPL et LIFI dans les réseaux d’éclairage public.
– Le LIFI nécessite de changer le parc des lampes actuelles par des LED compatibles LIFI : 14 Milliards d’ampoules dans le monde. C »est un énorme marché, mais il ne faut pas arriver trop tôt ou trop tard comme pour toute innovation, il faut ouvrir la réflexion dès la conception d’un éclairage d’un bâtiment, d’un quartier, d’un moyen de transport, d’un espace public (station de métro …) … !
=> Dans une 1ère génération le LIFI pourrait cibler des applications industrielles ou des espaces spécialisées : ciblés au départ (gare, métro, train, tunnel, aéroport, avion, hôpitaux, usines, musées, centres de congrès ou d’expositions …).
Ce n’est pas en 2014 que le wireless radio (WIFI…) sera remplacé par le wireless lumière mais à 5 ou 10 ans, cette technologie pourrait venir compléter notre panoplie d’outils d’accès « sans fil » et notamment dans le domaine du « broadcast » de proximité (diffusion de flux tres haut débit dans des espaces dédiés ou modulaires).
L’enjeu industriel le plus important reste celui de convaincre les fabricants de devices (smartphone, tablettes, objets connectés …) d’équiper de base en LIFI leurs produits. Sans l’effet de taille critique du parc de terminaux doté d’interfaces compatibles avec le LIFI, cette technologie pourrait rester cantonnée à des univers très industriels professionnels ou des « niches » de marché très ciblé comme c’est le cas pour CPL (Courant Porteur en Ligne) qui au début des années 2000 était positionné comme concurrent de l’ADSL pour l’accès internet à domicile. Mais, son marché a été réduit à la portion congrue de « distribution interne » aux bâtiments et notamment des logements en support ou complément du WIFI. Le CPL pourrait retrouver un second souffle avec la diffusion massive des compteurs intelligents électriques dans le cadre des évolutions « smartgrid » (en France notamment 35 millions de compteurs Linky équipés en CPL d’ici 10 ans). L’avenir du LIFI est donc incertain mais c’est une technologie complémentaire à celle qui existe.
Ce qui a fait le succès du WIFI c’est avant tout son adoption par les industriels des devices du monde entier et la production de chipset intégrant le WIFI à un coût dérisoire. C’est certainement le défi majeur de cette nouvelle technologie sans fil !
Pour relever ce défi et les autres, les acteurs promoteurs du LIFI se sont organisés au sein du LIFI Consortium.
- Consortium Li-Fi pour promouvoir cette innovation
Les membres fondateurs du consortium Li-Fi sont d’entreprises technologiques internationales et des institutions de recherche spécialisées dans les technologies de communication optique.
Le groupe est basé sur un concept élaboré collectivement et feuille de route pour mettre en place une nouvelle technologie sans fil sur le marché qui dépasse les capacités et les qualités du Wi-Fi.
Le Consortium Li-Fi a plusieurs objectifs :
Promouvoir l’état de l’art des technologies de communication optique sans fil et des solutions auprès des investisseurs financiers, des institutions publiques et du grand public;
Informer les acteurs intéressés pour développer la technologie et la financer;
Créer et développer des solutions complètes et des applications par anticipation des besoins clients;
Assurer la coordination avec les groupes de normalisation et autres organisations du secteur de fournir aux clients OEM avec un ensemble complet de techniques et de marketing.
Un représentant de chacun des membres fondateurs du Consortium Li Fi constituent le comité de pilotage. Leur rôle est de développer et de gérer la portée et l’orientation des technologies, des applications et des relations pour remplir la mission du Consortium.
Le comité directeur se compose actuellement de représentants des membres fondateurs cinq :
Fraunhofer IMPS, Allemagne – Frank Deicke
IBSENtelecom, Norvège – Walter Kraus (président)
Suprême Architecture, Etats-Unis, Israël – Josef Shwartz
TriLumina, Etats-Unis – Rudi Wiedemann
Le Consortium Li-Fi est encouragé à construire du matériel promotionnel et des outils, y compris le site Web, des livres blancs, des liens, des communiqués de presse, articles, etc qui servira de sa mission officielle.
Une fonction clé du Consortium Li-Fi est d’établir et maintenir une relation de travail avec d’autres organisations, qui peuvent aider à créer un environnement de maturité de l’industrie pour les implémenter.
- Octobre 2013, la Chine entre dans la bataille du LIFI !
En octobre et novembre 2013, selon l’agence chinoise Xinhua la scientifique Mme Chi Nan, de l’université de Fudan Shanghai, a mené une expérimentation et présenté un pilote LIFI lors de l ‘exposition « China International Industry Fair » de Shanghai (5 – 9 nov 2013). Les vitesses de connexion de données testées atteignent 150 Mbps en utilisant un petit nombre d’ampoules LED chacune d’un watt . »Avec une ampoule LED plus puissante, nous pouvons atteindre 3,5 Gbps vitesses « . Le routeur et le récepteur sont équipés d’ampoules LED afin de permettre d’émettre et recevoir des données.
Selon le Professeur Chi Nan «Il y a encore beaucoup de problèmes qui doivent être résolus « , soulignant la nécessité d’améliorer la couverture Li-Fi , et miniaturiser les composants nécessaires . Au fil du temps , cependant , le récepteur Li-Fi pourrait éventuellement prendre la forme d’ un « dongle USB » qui se fixe à un ordinateur portable. Chi Nan estime qu’il faudra cinq ans pour que la technologie puisse entrer sur le marché de grande consommation. Jusqu’à présent, son équipe a passé environ 18 mois sur le projet.
Décembre 2013, point sur la recherche Li-FI en UK : EPSRC’s Ultra-parallel visible light communications (UP-VLC) project
Dernières avancées concrètes du LIFI par des chercheurs des universités d’Oxford, Cambridge, St Andrews, Strathclyde et de l’université d’Edimbourg (article source) et vers le site de recherche ( EPSRS site).
Le Li-fi comme alternative au Wifi ? Ces chercheurs en sont convaincus en réussissant à obtenir un débit sans fil supérieur à 10 Gbit/s : 250 fois plus rapide que les débits maximum disponibles chez les particuliers. Ils ont pour cela fait le choix d’utiliser des ondes lumineuses plutôt que les ondes radio, sur lesquelles fonctionne le Wifi.
Plusieurs projets de recherche existent déjà dans ce domaine, en lumière continue ou discontinue. Un des paramètres principaux influençant les débits de données obtenus et la fréquence de commutation de la source de lumière utilisée.
Les LED et les lasers sont parmi les sources ayant les fréquences de commutation les plus élevées, permettant d’obtenir les meilleures performances de transfert de données dans le domaine, mais constituant un véritable défi de stabilité au niveau du protocole de communication entre l’émetteur et le récepteur.
C’est précisément cette difficulté que les activités de recherche du projet Ultra Parallel Visible Light Communications, géré de manière conjointe par les universités d’Oxford, Cambridge, St Andrews et Strathclyde, et financé par l’Engineering and Physical Sciences Research Council (EPSRC, conseil de recherche en ingénierie et sciences physiques) ont récemment réussi à surmonter.
Chaque LED utilisée dans ces conditions est capable de générer un débit supérieur à 3 Gbps, les chercheurs ont donc réussi à coupler 3 LED différentes et à les faire fonctionner en simultané pour atteindre le débit pharamineux de 10 Gbps.
quelques liens en anglais sur le LIFI :
TECH RADAR, 28/11/13: Li-Fi researchers smash through 10Gbit/s data barrier using LED light bulbs.
THE INDEPENDENT: 28/11/13, Li-Fi revolution: internet connections using light bulbs are 250 times faster than broadband.
- Janvier 2014, Premier Smartphone équipé LIFI présenté au CES à las Vegas par la société Française SunPartner :
La société française SunPartner présente le Wisyps Connect, un revêtement compatible LiFi. L’idée est simple : le revêtement est capable de capter la lumière pour transmettre les données au smartphone, mais aussi — la spécialité de SunPartner — recharger l’appareil. Wysips Crystal est un revêtement photovoltaïque capable de transformer la lumière en énergie utilisable par le téléphone.
Il ne s’agit pas d’un produit fini mais d’un prototype puisque SunPartner utilise un smartphone de milieu de gamme déjà commercialisé pour faire la démonstration de Wysips® Connect. Cette présentation est destinée à séduire les opérateurs de la téléphonie mobile et les convaincre de passer au LiFi.
La société indique avoir signé avec trois constructeurs pour proposer des smartphones compatibles LIFI dès cette année 2014, dont le fabricant chinois TCL, qui propose des smartphones sous la marque Alcatel One Touch. L’intégration du LiFi est à ce stade complémentaire avec le Wi-Fi ou la 4G.
Depuis début 2016, des rumeurs prêtent à APPLE des intentions d’installer le LIFI dans ses smartphone. A l’origine une ligne de code de « IOS 9.1 » qui ferait référence à une « LIFI Capability ». Toutefois, de là à imaginer le prochain smartphone de la firme de Cupertino avec le LIFI il y a un univers. Ce passage dans les terminaux grands publics type est un enjeu de taille de marché pour la technologie LIFI. Sans ce passage elle pourrait être cantonnée à des applications professionnelles durant de nombreuses années voire ne jamais franchir ce cap.
OLEDCOMM Startup Française présente le LIFI à Las Vegas
ci dessous visualisez la vidéo de la présentation du LIFI par OLEDCOMM.
- Fin 2015, une multiplication de sites pilotes notamment en France et en Europe :
Sogeprom, une filiale de la Société Générale, a bien voulu servir de cobaye et un prototype de luminaire Li-Fi a été installé dans ses bureaux, à la Défense.
L’hôpital de Perpignan est le premier établissement de santé à en avoir testé le LIFI dans un service d’Urgences . Le réseau permet l’accès aux dossiers des patients.
La SNCF étudie depuis 2012 la possibilité d’utiliser la liseuse au dessus de chaque siège dans les wagons SNCF pour transmettre par un signal Li-Fi des informations aux voyageurs : régions visitées, horaire d’arrivée, perturbations du trafic …
Dans les rues, installé sur les lampadaires, le Li-Fi transforme l’éclairage public en « smart lighting » (éclairage intelligent). Une seule ville en France a inauguré un réseau Li-Fi public : la petite commune de Meyrargues, en région PACA, qui compte moins de 4.000 habitants . Dans les gares, le Li-Fi pourrait être utilisé comme balise GPS pour d’aider les malvoyants .
Toutes ces premières applications montrent que le LIFI se positionne plus en complément qu’en substitue du WIFI. Il est actuellement couplé au WIFI ou Bluetooth pour assurer la « voie remontante » (du terminal usager vers le réseau).
Toutefois des premières tentatives de « up load » apparaissent depuis 2015.
- Vers un LIFI « bidirectionnel » ?
Un constructeur (Pure Lifi) avec une offre « Li-1st » a technologie n’offre cependant pas les mêmes performances environ 11,5 Mibt/s sur le cumul débit ascendant/descendant. Soit 5 mbit/S utile Upload et 5 mbit/s dowload.
1ère Expérimentation LIFI Bidirectionnel par LUCIBEL en FRANCE : 2016 (source RT Flash)
Un prototype de luminaire bidirectionnel et haut débit, ou Li-Fi, développé par la société française Lucibel, a été testé au siège du constructeur immobilier Sogreprom à la Défense.
Pour le directeur de projet Li-Fi de Lucibel (Edouard Lebrun)« C’est une première en Europe. Jusqu’à maintenant, les solutions proposées étaient unidirectionnelles avec un flux descendant ». La SNCF ou encore le Louvre ont ainsi testé des solutions de ce type. Lucibel veut proposer une alternative au Wi-Fi.
Pour le moment, la solution testée atteint un débit descendant de 10 Mbits/s et un débit montant entre 5 et 10 Mbits/s, suivant l’état du réseau local. Le luminaire doit être raccordé au réseau local Ethernet.
La Li-Fi : une alternative aux ondes électromagnétiques du Wi-Fi ?
La technologie Li-Fi module les ondes de la lumière visible pour transmettre des informations et permettre ainsi une connexion internet sans fil sans passer par le support de la partie radio des ondes électromagnétiques.
Abandonner la portion des ondes électromagnétiques utilisées par le Wi-Fi tout en bénéficiant d'une connexion à internet sans fil, une utopie? La perspective pourrait en tous cas séduire des crèches, des locaux en sous-sols ou encore pour créer des zones blanches pour les personnes électrosensibles. La Li-Fi (light fidelity) pourrait constituer un début de réponse. Son principe est simple : alors que le Wi-Fi utilise les ondes radio pour transmettre des informations, la Li-Fi s'appuie sur les...